Échec coupable en Syrie. Évaluation de l’impact des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU sur la protection et l’aide aux civils en Syrie (2015)
En juillet et décembre 2014, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté deux autres résolutions (2165 et 2191) autorisant les opérations d’aide des Nations unies en Syrie depuis les pays voisins sans qu’il soit nécessaire d’obtenir l’aval de l’État syrien. Par ces résolutions, le Conseil de sécurité de l’ONU a démontré qu’il pouvait enfin s’unir pour répondre aux besoins des civils en Syrie et exiger de mettre un terme à la souffrance de la population syrienne. Mais ces résolutions et l’espoir qu’elles avaient suscité n’ont pas été suivis d’effets. Elles ont été ignorées, ou leur application a été compromise par les parties au conflit, par d’autres États membres des Nations unies et du Conseil de sécurité lui-même. Au cours des 12 mois écoulés depuis l’adoption de la résolution 2139, les civils restés en Syrie ont été les témoins d’une recrudescence des destructions, des souffrances et le nombre de morts n’a cessé d’augmenter. Les besoins humanitaires ont également augmenté de près d’un tiers par rapport à 2013. Près de 11,6 millions de personnes ont maintenant un besoin urgent d’accéder à de l’eau propre et près de dix millions de personnes ne mangent pas à leur faim3. En décembre 2013, l’UNICEF déclarait que 4,3 millions d’enfants avaient besoin d’aide humanitaire en Syrie. En décembre 2014, 5,6 millions d’enfants étaient désormais dans cette situation. Plus de 212 000 personnes vivent encore dans des zones assiégées, dont 163 500 dans l’Est de Ghouta et plus de 4,8 millions habitent dans des zones auxquelles les organisations humanitaires intervenant depuis l’intérieur de la Syrie ne peuvent accéder que de manière sporadique, ou pas du tout, pour de nombreuses localités (…)
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